L'affaire est désormais connue de tous, il sagit des skyblogs de certains jeunes, dans un lycée (quelconque, car ça aurait pû se passer n'importe où finalement). Un pc dans la chambre du petit kevin, ou même dans le salon - les endroits stratégiques classiques - une connection ADSL confortable - pour télécharger tout et n'importe quoi, sans dicernerment - pour les besoin familiaux et là, c'est le drame. Fort d'une ambiance, que dis-je, d'un environnement hitech, nos chers bambins sont bien plus que nous capable de manier l'objet numérique (merde, faut que j'arrete avec ce genre de prose, ça fait vieux pigiste de "Informatique Pratique" ou tout autre magazine de vulgarisation informatique). Enfin bon, moi, j'ai grandi avec la NES, j'ai peut-être pas connu le fameux ZX spectrum (tout au plus, l'atari 2600), mais j'ai pû promener mes doigts sur le clavier d'un CPC 6128, d'un amiga 600 (rahhh, putain, rien que d'y repenser, ça me fait mal), et quelques vieilleries de ce genre. J'ai monté mon premier pc pièce par pièce, en les achetant sur un an, pour des raisons financières, mais aussi parce que je trouvais ça tellement plus interessant de mettre les mains dans le camboui. Tout était à découvrir pour moi, et d'erreur en erreur, je progressais, et j'aimais ça. Je me souviens encore avoir obligé ma mère à m'accompagner dans quelques rally où chaques checkpoint était une pièce de ma config. Hop, un modem 56K, hop, un écran 15" d'occaze (qui m'a tenu étonnement longtemps, au regard de son état, même s'il m'a laché y'a un certain temps).

Je raconte ça, car si je connais des personnes plus agées, qui parlent facilement d'âges d'or (atari 2600/cpc 6128, etc), y compris sur console (la SNES, etc), j'y suis arrivé bien après, quand la guerre s'achevait lentement (je regarde encore quelques magazines où les prix des HDD sont à pleurer tout court, ou de rire), par contre, il restait un autre terrain à conquerir, celui du net (avec le fameux débat, internet/l'internet/le net, etc). On en parlait pratiquement pas, et mes rares cours d'informatique (au collège ?, me souviens même plus) n'étaient pas de ces moments consacrés à l'émergence de nouvelles ambitions pour ceux de mon âge (qui aurait pû dire "je veux devenir webmaster !" à part ceux qui savaient de quoi ils parlaient). L'informatique à toujours été un outil, comme un jouet, mais pour moii, c'était véritablement une terre sainte à conquérir. Souvenir ému de l'optimisation de la RAM, au poil de couille près, pour que les jeux DOS tournent correctement (rahhh, DOTT, Alone In The Dark). Tout demandait un effort non considérable, mais particulier pour cet objet qu'était (et qu'est encore) l'ordinateur personnel (comme ils disaient).

Et là, de nos jours, je me rend compte que tout le monde veux un pc. Ok, j'exagère, pas tous, mais ça devient "le" truc, hein, pour "faire de l'informatique", même si aucun client n'a pû me définir la chose de façon sincère. Pas un ne m'a dit "Bah en fait, j'ai l'impression que c'est vachement utile, mais je sais pas pourquoi, juste que j'aimerais tripoter aussi le clavier, même sans raison particulière". Je l'aurais compris de façon très simple, si on me l'avait dit comme ça. Mais non, allez donc expliquer ça une famille dont le père se sent irrésistiblement attiré par le hitech, dont le fils l'est tout autant, pour peu qu'il y ai un intérêt pseudo-ludique à la chose. Parfois, la mère reste assez distante avec la chose, peut-être parce qu'elle n'en voit pas d'utilité immédiate. Celle là, je la bénie d'avance, car elle sert de garde fou pour endiguer ma hargne commerciale (dont je suis aussi victime hein, je suis pas un loup rodant autour des moutons...quoique). Les parents pensent que ça servira pour les études des mômes (ça fait bien aussi, un devoir tapé, imprimé, mais quid des fautes d'orthographe, de l'absence flagrant de fond comme de forme dans le propos du cher Kevin pour son devoir d'éco ?). Suffit de regarder les première paroles de "Hey Hey 16K" pour se rendre compte que si cette feinte a été utilisé depuis pas mal de générations, elle reste tout aussi efficace, et les parents n'y voient que du feu (mon frère avant moi l'avait utilisé pour son amstrad, moi, j'ai juste utilisé mon faible budget annuel pour mes machines).

Bien longue introduction pour parler des squaï-blogues non ? Certes, mais j'y viens.
Donc le jeunes actuels peuvent facilement (du moins, bien plus que lorsque j'avais leur âge) avoir accès à internet. Ce qui occasionna - pendant que les jeux vidéos devenait de plus en plus beau et réalistes, et pas plus violent - quelques frayeurs et de grand débats (dont pas mal d'acteurs n'était pas up to date dans leurs connaissances): Internet, repère de pédophiles, internet, lieu de débauche mondiale où le cul de n'importe quelle inconnue est trop facilement visible. Internet ou comment faire un amalgamme entre le virtuel et le réel. Le téléphone a suremment souffert d'autant de maux. Les canulars téléphoniques ? Le minitel, idem, avec les messageries roses. À l'autre bout du cable, l'anonymat se ressent de façon particulière, comme une sorte de jubilation, tel le berger lydien Gygès. Nos chère têtes blondes deviennent ce genre de berger, réconfortées peut-être par un discours inadapté sur le virtuel: Tuer quelqu'un dans GTA, c'est pas si grave, puisque ça ne reste qu'un jeu vidéo, mais pour autant, faut-il croire que sous prétexte qu'on peut tellement aisément incarner un rôle, un personnage, sur le net, on soit aussi intouchable que Gygès ? Et *paf*, là est le problème concernant l'actuelle affaire des blogs.
Truffé d'un language issu du sms, des message d'injures se déverses sur un skyblougue d'un copain. "Parske ta vu, la prof 2 francè c kan mm 1 gross put", etc. Le pire fiel que j'ai pû déverser pendant mes cours, il y a quelques années (merde, dix ans déjà), c'était dans des petits papiers, jeté dans la tronche d'un pote. Puis après, on se marrait. Mais il y avait toujours le risque de se faire choper. Là, itou, parce qu'y'a pas de raison hein. Faut assumer, même quand on a (que) 13/15 ans. On fait son cake tranquillou en postant un commentaire sur un blog, mais en classe, à part être une chaude tête, on bronche pas. J'attend avec impatience les premiers qui crieront au scandale, au fachisme, bref, en pronant la liberté d'expression. Ceux là devraient peut-être se demander si cette liberté ne passe pas par une vague notion comme le droit de réponse, par exemple (j'imagine déjà Sylvie, prof de math, écrire "Ba oui julien, mè T K'1 gland sur lé exponents, c pour sa ke je tè mi 1h 2 colle").

Être vieux con si jeune, ça fait peur quand même.


(o_o)