Flight Plan, c'est l'histoire de Kyle Pratt (Jodie, on t'aimeuuuu), veuve "toute fraiche" et ingénieur, partant de Berlin pour New York, pour ramener le corps du père de sa fille. Il est mort de façon trop brutale et soudaine pour laisser Kyle indemne (mais attendez, Kyle, c'est pas un prénom de mec ?). Un Berlin sous la neige, froid et hostile, d'une façon latente. Kyle est inquiète, mais de façon "inutile", irraisonnée, une peur ordinaire. C'est avec ce traumatisme récent que Kyle embarque avec la craintive Julia, à bord d'un appareil qu'elle a conçu. Un avion long courrier somptueux, à la pointe du progrès, et dont elle connait les moindres recoins.
Durant le vol, Kyle s'endort, et en se réveillant, elle découvre avec stupeur que sa fille n'est plus à sa place, et semble s'être perdue dans cet immense avion. Elle n'aura de cesse alors de la chercher, demandant l'aide des souriantes hotesses. Et là, Jodie Foster devient encore plus troublante, car un peu plus névrosée. Le doute plane, la rumeur flotte parmis les passagers, et Kyle insiste fortement pour trouver sa fille. Elle passe et repasse, glisse entre les allées, inspectant chaque siège, chaque cabine.

Détail intéressant, Kyle souffre du "syndrome post 11 septembre", et ne peut s'empécher de considérer, dans certaines circonstances (dont celle qu'elle vie actuellement), le premier barbu/arabe, comme étant suspect. Elle n'est pas la seule, c'est même la peur de ne pas trouver sa fille, plus qu'autre chose. Un passager "pourtant" lambda montrera sa hargne (ou au choix, sa connerie/peur/racisme/manque de connaissances) envers les quelques arabes présent durant le voyage. Hum, attendez, dois-je être politiquement correct ? Devrais-je dire "Américano-oriental", non c'est pas assez précis. Ou "Musulman d'origine américaine" ? Bah non, c'est tout aussi con, tous les arabes ne sont pas musulmans. Ah oui, c'est bien ce que je pensais, et ça se traduit par de légers sarcasmes de la part de l'arabe en question, lors d'une séquence bien ironique: "Trouvez vous d'autres Arabes à martyriser" (à peu près), et ça servira de leçon autant pour Kyle, que pour les autres passagers.

Flight Plan nous place oblige à penser à un scénario à la Night Shamalan, où certains détails nous aurait échappé, où l'on aurait pas assez considéré l'aspect "fantastique" d'une histoire semblant ordinaire. On se demande donc si Jodie Foster n'aurait pas hallucinée, et puis bon, personne ne semble l'avoir vu avec sa fille. Un complot, aussi, ce terme revient assez souvent, car Kyle a conçu un avion très sophistiqué, possiblement l'objet de convoitise.
Mais je ne compte pas vous dévoiler quoi que ce soit, déjà parce que le film vaut le coup car c'est un huis-clot intriguant, troublant par ses tenants et ses aboutissants, par le jeu de Jodie Foster qu'on (oui, on, si vous l'aimez pas, allez voir ailleurs) aime revoir dans ce genre de registre, après Panic Room. Ensuite, parce que la réalisation est efficace, sans fioriture, même s'il ne faut pas s'attendre à un film exceptionnel, au film de l'année, il n'en reste pas moins qu'il est très bon, et qu'on passe un bon moment.

Flight Plan, un film à voir.
(n_n)