Peter Jackson aime prendre son temps: À peu près 3h pour faire un remake, on pouvait craindre le pire. Il n'en n'est rien, car nous prenons notre temps nous aussi de nous plonger dans une ambiance, à défaut d'une histoire (déjà connue). On assiste à la misère successive de la crise de 1929 (si je ne me trompe pas) dans un New York plus vrai que nature. Un réalisateur peu crédible, et un dernier film à tenter pour avoir enfin la gloire. On est spectateur d'une troupe éprouvant ses dernières difficultés, la salle dans laquelle il devaient jouer fermant, et le membre le plus vieux d'entre eux prenant une retraite déjà tardive: La belle est là, amoureuse des planches, du théatre, et d'un auteur en particulier. Ce qui tombe fort justement, c'est la réunion des deux. Quoi de plus logique pour enfin en arriver au départ en bateau pour Skull Island, terre maudite et paradoxalement inconnue. Cette partie du film prend une place relativement considérable, afin d'installer le caractère de personnages n'ayant que peu été visibles jusque là. Les personnages sont d'ailleurs suffisament disctincts dans leurs genres pour que l'ensemble soit intéressant, mais heureusement ils ne sont pas assez caricaturaux pour être agaçant. Le voyage est tranquille, l'ambiance est au tournage, puis arrive le moment où l'île maudite se dévoile à eux. Ils chavirent de peu, mais le navire est surtout incapable de repartir pendant un bon moment. Et donc de découvrir ces décors.

On y découvre des sauvages, bien méchants, bien sauvages en fait. Certains trépassent, l'intrépide "cap'tain" du navire intervient avec force hommes et armes, et tous se pressent de retourner au navire (parce que bon, entendre un hurlement sauvage provenant du fin fond de la jungle faire écho au traditionnel cri-de-la-femme-apeurée, ça ne rassure pas tout le monde). Tous près à repartir, évidement, la belle/blonde se fait kidnapper par les sauvages: L'occasion de constater que certains effets spéciaux laissent à désirer, en voyant un de ces sauvage faire du saut à la perche pour atteindre le navire, avec certes, une animation fluide et crédible, mais pas vraiment réaliste. Mais on est bien loin de ce que l'on cherche vraiment en allant voir ce film, découvrir à quoi ressemble ce grand singe qu'est Kong, même si les (trop) nombreux et/ou (trop) longs trailers nous ont déjà permis de nous rendre compte que l'argent investit servait aussi pour la 3D et pas que pour le marketing et la publicité. Donc King Kong est quand même sacrément bien fait. A un tel point qu'il est superflu de considérer le rendu de la créature. Non, définitivement, ce qui attire l'oeil et provoque un émerveillement bien naturel, c'est le soin apporté à sa gestuelle, ses mimiques, ses expressions, lesquelles, bien loin d'avoir été "conventionnellement" reproduites, sont le travail de cet homme qui avait déjà incarné Gollum (et dont je ne me souviens pas du nom).

Passons sur le reste du film, que tout le monde devrait déjà connaitre, pour une conclusion plus ou moins attendue: Le film n'a que si peu de longueur, est bien réalisé (auréolé du succès des précédents films de Peter Jackson, ça aurait été étonnant qu'il en soit autrement), bref, qui vaut le détour. Notons aussi que Peter Jackson se moque allègrement des clichés convenus, lors de la séquence des dinosaures par exemple, où contre toute logique, les aventuriers arrivent, certes non sans mal, à slalomer entre les pattes de diplodocus effrayés, à tataner la tronche de velociraptors, ou même, pour la belle, à faire de la balaçoire avec des T-Rex bien marrants.

(n_n) enjoy