Mes appréhensions, légitimes au regard de mon statut d'agoraphobe sur la voie de la guérison (rédemption ?) n'étaient donc pas fondées:
Je n'allais pas être "mélangé" avec des "vieux" ou des "djeuns", deux catégories pour lesquelles, j'aurais eu les pires craintes, ne sachant pas forcément comment alimenter une conversation dans ce genre de climat. Parler politique, ou (pire,) de sitcoms ? Et puis quoi encore ! Non, je n'aurais pû m'y résoudre, et j'aurais alors dû endurer une année dans les pires conditions.

Quel aurait été mon autre crainte alors ? Être au milieu du top du top de la programmation, de ces dieux du code qui n'aurait plus rien à apprendre, mais juste prendre leur mal en patience, le temps pour eux alors, de prouver ce qu'ils valent, et moi dans tout ça ? Moi j'aurais été bien à la traine, peu sûr de ce que j'avais fait, pas rassuré par ce que je n'aurait pas encore maîtrisé, bref, une sorte de débacle.

De tout ça, il n'en est rien, bien au contraire. Comme pour faire disparaître mon malaise social, je ne suis entouré que de personnes sympathiques, aux goûts proches, si ce n'est identiques aux miens, de quoi donc parler simplement, de choses qui me plaisent, me passionnent. Et aussi de quoi flatter juste assez mon égo, sur le peu que je sais de la programmation (orientée objet), bien loin d'être parfait, mais me confirmant une légère avance. Ou même en Anglais. Sans être méchant, devrais-je être fier de me sentir "bon" en Anglais, si c'est l'ensemble de la classe qui aurait des difficultées avec cette langue ? Ou est-ce que le niveau est moyen, et c'est moi qui suis "vraiment bon" ? Je ne sais pas, mais étant modeste, je préfère ne pas me poser la question.

Reste que tout cela augure du meilleur avenir pour moi, celui qui, je l'espère, sera annonciateur de la fin d'une traversée du desert qui finissait par brûler mes ambitions. Rien n'est pour autant gagné d'avance, mais je suis du coup, pris d'une irresistible envie de perfectionnement, comme pour me polir du mieux que je peux, et plus encore !